Laboratoire interdisciplinaire des énergies de demain

« de la production de déchets à l’économie circulaire » 1ère séance

Cette séance de séminaire ouvre un cycle axé sur les « Déchets » dans la transition écologique. La production de déchets étant dans le modèle actuel d’économie linéaire étroitement corrélée à la consommation de ressources, il s’agira de poser les enjeux, objectifs et limites d’une transition vers une économie circulaire. Les trois interventions de la séance de ce jour viseront à dresser un état des lieux sur les déchets y compris nucléaires et éclairer les impacts de leur dispersion et accumulation  sur les écosystèmes, notamment marins. Le thème sera poursuivi mardi 13 février, avec une séance de mise en perspective des procédés physico-chimiques du recyclage et des exemples concrets de (re)structuration de filières à l’échelle des territoires dans une optique d’écologie industrielle et territoriale. Le 13 février, une table-ronde réunira les orateurs des deux séances.

14h00 Baptiste Monsaingeon (sociologue, EHESS) Les déchets sont-ils un problème environnemental ?

Depuis quarante ans au moins, il y a urgence à agir. Depuis quarante ans, il faut respecter la règle des 3R : il faut réduire, réutiliser, recycler. Il faut également trier ses déchets. Depuis quarante ans, donc, au nom de la protection de l'environnement, les sociétés contemporaines ont entamé une lutte collective contre leurs déchets. Pourtant, jamais nos poubelles n’ont cessé de grossir. Si les déchets sont partout, si certaines de leurs traces constituent désormais des preuves géologiques du basculement dans l’Anthropocène, est-il seulement pertinent d’assimiler leur existence à une pathologie des sociétés contemporaines, à une maladie dont il serait possible de guérir ? A l’heure de l’économie circulaire et du zero-waste, l’idéal d’un monde sans déchets demeure un horizon fédérateur que cette intervention vise à interroger.

14h30 Markku Lehtonen (politiste-sociologue, EHESS & ESSEC) Déchets nucléaires : des problèmes locaux aux solutions internationales ?

Depuis les années 1970, la gestion des déchets radioactifs de haute activité à vie longue (HAVL) constitue le talon d’Achille de l’industrie nucléaire internationale. Ayant renoncé au déversement des déchets dans la mer, les organismes nationaux et internationaux préconisent depuis la fin des années 1970 le stockage géologique comme solution ultime. Sachant que chaque pays porte la responsabilité de ses propres déchets, ce qui bloque le progrès, c’est la réticence des communautés locales d’accueillir une installation de stockage. Afin d’atténuer l’opposition locale contre les projets de stockage, les organismes responsables développent depuis les années 1990 des démarches de dialogue et de renforcement de la confiance. Néanmoins, à l’exception de quelques rares pays – dont la Finlande, la France et la Suède – les programmes nationaux peinent à avancer. Le « tournant participatif » a-t- il échoué dans son objectif de construire une solution techniquement robuste et démocratiquement légitime ? Le principe de responsabilité nationale devrait-il céder place à une démarche commune à l’échelle européenne ?

15h30 Juan Baztan (océanologue, CEARC) Sources, mécanismes de dispersion et d’accumulation des plastiques: de la connaissance à l’action

Depuis une quarantaine d’années, de nombreux chercheurs, collectivités, états et communautés côtières considèrent la pollution des océans par les plastiques comme une problématique environnementale majeure. Ainsi, nous cumulons à l’échelle mondiale des observations en mer, dans les cours d’eau et sur les littoraux et nous progressons pour établir des schémas de compréhension des mécanismes de production, dispersion et d’accumulation des déchets plastiques dans les écosystèmes; nous identifions de mieux en mieux les sources, les processus associés au transport des plastiques et à leur dépôt, à leurs interactions avec les organismes vivants, leur rôle dans la chaîne trophique et leurs impacts pour la santé humaine. De plus en plus, la communauté scientifique porte une attention particulière sur ces questionnements qui font appel à plusieurs disciplines. Et la société est sollicitée dans son ensemble pour s’engager activement dans des actions de conscientisation et de mise en place de solutions. Malgré les conclusions académiques et sociétales, cette pollution continue de croître. Pourquoi ? Comment passer de la connaissance a l’action ?

Animateurs : Florence Leclerc (Biologiste, LIED) et Zakarias Moutoukias (Historien, LIED).

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